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AVRIL GASPILLAGE CLIMAT RETRAITES le 06/04/2023 à 12h15min40s

L'UTOPIE, OU LA MORT!
«  Depuis que j'ai lu, notamment, de Barbara Ward et René Dubos, Nous n'avons qu'une terre; du club de Rome, Halte à la croissance; de The Ecologist de Londres, Changer ou disparaître; de Barry Commoner, l'Encerclement; de Robert Lattés, Pour une autre croissance etc....j'ai été véritablement saisi à la gorge par les perspectives ainsi évoquées : effondrement total et inéluctable de notre civilisation au cours du prochain siècle…..si se prolongent les actuelles croissances exponentielles (à intérêts composés) de la population et de la production indus­trielle....
Je comprends déjà mal que le club de Rome, émanant de diri­geants de l'économie capitaliste, mais aussi d'économistes et de savants, s'abstienne d'indiquer plus nettement les conséquences sociales et politiques qui peuvent déjà se déduire de ses prévisions. Les naturalistes anglais du groupe « Ecologist », des scientifiques, auraient dû être plus hardis sur ce terrain. Si Ward et Dubos plaident mieux la cause des pays pauvres, aucun de ces auteurs n'appelle par leurs noms les responsables du drame effroyable qui s'annonce : il le faut pourtant. Pour la première fois dans l'histoire, les plus intelligents des représentants du capitalisme avouent publiquement qu'ils nous mènent à une toute proche catastrophe : il nous faut donc chercher comment sortir vite du système. Car jamais une société humaine n'a perdu, au même point que la nôtre, le contrôle de sa démographie, de sa technolo­gie, de son modèle de consommation…..

LES DERNIÈRES DÉCENNIES DE LA SOCIÉTÉ DE GASPILLAGE

2. Croissance illimitée : risque d'effondrement total, nous dit le club de Rome.
Halte à la croissance , dit le titre français du rapport du club de Rome, plus brutal et moins exact que le titre anglais, les Limites à la croissance. Le groupe d'économistes et de savants qui a éla­boré ce document a cherché à tenir compte des implications pour l'avenir de l'écosystème mondial : « de cinq tendances fondamen­tales qui sont d'intérêt universel — l'industrialisation accélérée, la croissance rapide de la population, la très large étendue de la malnutrition, l'épuisement des ressources naturelles non renou­velables et la dégradation de l'environnement ». Ils ont recherché l'évolution de ces tendances, leurs imbrications, les conséquences de leurs interactions, à l'aide de modèles mathématiques et de puissants ordinateurs.
Certes ils reconnaissent leur modèle « imparfait, schématique et incomplet ». Et cependant ils n'hésitent pas à nous avertir que : « Le comportement du monde que, dans ses structures profondes, simule le modèle, ne nous semble pas devoir être remis en question, quelles que soient les améliorations qui seront ultérieurement apportées aux données d'entrée... Néanmoins la grande majorité des hommes politiques semble vouloir s'obstiner à prendre des décisions allant à l'encontre des évidences. »
Les voici donc bien assurés de leurs conclusions, dont l'essentiel est que la croissance illimitée, exponentielle, donc toujours plus rapide, de la population et de la production industrielle, deviendra vite impossible, dans notre planète, qui est un monde fini. Ce qui me paraît incontestable, même avant d'avoir « consulté » les ordinateurs — qui répondent d'après les données transmises! Notre vaisseau spatial, lancé dans l'Univers, est soumis par lui à un véritable blocus et ne peut raisonnablement espérer être secouru par une autre vaisseau spatial.

LES DERNIÈRES DÉCENNIES DE LA SOCIÉTÉ DE GASPILLAGE

….Les hommes ne sont pas des anges, et bien des techniciens trop spécialisés s'apparentent aux apprentis sorciers. L'écosys­tème mondial commence seulement à nous apparaître dans toute sa complexité, et nous voulons dominer la nature, au lieu de cher­cher à nous associer à elle, pour en tirer le plus possible certes, mais aussi en la respectant assez pour qu'elle serve encore les générations futures. Ce ne sera pas si commode qu'on le pensait jusqu'ici.
L'eau douce elle-même va manquer dans nombre de pays, si la courbe actuelle d'explosion démographique, d'urbanisation et d'industrialisation prolonge au même rythme la croissance des besoins, qui doublent tous les 15 ans. Déjà des orangeraies du camp Bon en Tunisie sont privées d'eau, au bénéfice des piscines pour touristes, qu'il eût pourtant été facile d'alimenter d'eau de la mer toute proche. La Chine fournit d'eau Hong-Kong, le Canada en cède aux États-Unis; on y projette une canalisation de 100 milliards de dollars; qu'ils fassent des contrats annuels, ils la vendront de plus en plus cher ! « 
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Ces pages qui décrivent les limites de la croissance, la nécessité de contrôler notre population , l’obligation de ne pas gaspiller l’eau potable n’ont pas été écrite sous la pression des tendances actuelles. Ces pages ont été écrites il y a un demi siècle, en 1973, 50 ans exactement, par Renè Dumont, ingénieur agronome de renommée mondiale.
Pourquoi n’a t’on pas commencé à en tirer des leçons pratiques ? Il se trouve que cette date correspond aussi au premier choc pétrolier. On aurait pu en profiter pour modifier profondément notre mode de vie, nos modes de production, notre organisation sociale. Il n’en a rien été parce que le monde politique n’est que l’émanation du monde économique, dont l’unique but n’est, comme chacun sait, que de produire de l’argent, et que pour tout un chacun, rien n’est plus dur que de changer d’habitude, même mauvaise, surtout si tout le monde le fait.
Un petit parallèle avec la crise actuelle produite par l’absence de dialogue et la posture du gouvernement sur la réforme des retraites. Pourquoi, alors que la majorité du pays s’accorde à refuser la réforme telle qu’elle est présentée, le gouvernement s’obstine -t’il à vouloir l’imposer ?
Les réflexions de Bernard Cazeneuve sur France Inter hier matin en donnent quelques clefs de compréhension. D’abord parce que trop souvent les décisions du gouvernement sont guidées par un souci de préservation de l’électorat. Si un gouvernement est élu sur la base d’une réforme des retraites, de la baisse des impôts, de la reprise économique...on aboutit fatalement à devoir gérer les comptes publics en restreignant nombres de postes de fonctionnements publics comme la santé, l’école, la police etc...et les retraites. Soit dit en passant, comment peut-on prétendre sauvegarder la retraite par répartition en l’amputant délibérément de deux années, réitérant par là ce qui avait déjà été initié par un gouvernement précédent, et en laissant entendre qu’il serait possible d’enlever encore 3 années supplémentaires comme c’est le cas dans d’autres pays européens ??? On ne sauvegarde pas une retraite en la remplaçant par une demi-retraite !

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