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Le blog de François BARRIOZ

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JUIN Comment ECONOMISER LE PETROLE SUR LA ROUTE le 04/06/2023

S’il est une idée reçue qui a la dent dure c’est bien l’idée qu’il faut rouler lentement pour rouler à l’économie.
Je ne sais pas à quoi cela tient, peut être à la confusion entre le rouler lentement par prudence, les encouragements et injonctions officielles à l’abaissement de la vitesse pour des raisons de sécurité, et la hausse des carburants et la prise de conscience collective récente de cette difficulté par les gilets jaunes. D’un coté sécurité, radars, anti-pollution, et de l’autre carburant cher, pédale douce.

Et bien non. Contrairement à ce qui pourrait paraître une évidence, ce n’est pas obligatoirement en roulant lentement que l’on fait des économies de carburant. Cela pourrait être même le contraire. Je vais m’expliquer.
Je vais essayer de rester simple et compréhensible, parce qu’en réalité c’est assez complexe.

Pour comprendre, je vais utiliser les trois paramètres dont nous disposons sur nos véhicules actuels :
1) Le compteur de vitesse
2) Le compte tour du moteur
3) L’affichage de la consommation instantanée.

Observons ce qui se passe lorsque nous prenons notre voiture. Au fur et à mesure que nous montons les vitesses, le compteur de vitesse monte progressivement jusqu’à 130 (nous sommes sur l’autoroute), le compte tour a fait du yo-yo, il est monté et descendu passant de 1000 à 2000 tours minutes (environ, cela dépend du modèle de voiture), l’indicateur de consommation, lui, a fait de même passant de 1 litre à 8 litres, allant même jusqu’à 10litres.

Analysons maintenant et comparons deux cas de figure.
1) Premier cas de figure.
Je roule à 60 km/h
Compte-tour à 1800 tr/mn
Consommation instantanée 4 litres. ( au 100 km)

2) Deuxième cas de figure.
Je roule à 120 km/h
compte-tour à 1800 tr/mn
Consommation 4,5 litres (au 100km)

Résultats une heure après.
1) Dans le 1° cas, j’ai fait 60 km et consommé 4/100x60=2,4litres. Ou consommé 4,8 (2,4x2) si j’avais roulé 2h pour faire 120 km comme dans le 2° cas. Différence : 5,4-4,8=0,6 litre de moins.
2) Dans le deuxième cas, j’ai fait 120 km et consommé 4,5/100x120=5,4 litres, ou alors 2,7 (5,4/2) si j’avais roulé 60km comme dans le premier cas. Différence : 2,7-2,4= 0,3 litre de plus.

Il semblerait donc bien d'après ces premières constations que le fait de rouler plus lentement soit plus économique.
Mais est-ce que ces chiffres sont fiables ? Je dois avouer que les chiffres de la consommation instantanée que je viens d’utiliser sont sujets à caution, parce que sans arrêt fluctuants, variant de 3 à 6 selon l’énergie demandée par la configuration routière. Et vous remarquerez que ce n’est pas neutre pour les calculs, l’erreur d’une moyenne servant de base à des calculs ne peut que démultiplier cette erreur. Ces chiffres de consommation restent donc approximatifs. Alors 4 litres, 4,5 litres  ? Retour à la case départ.

En fait je ne sais pas combien j’ai consommé ! Je n’ai qu’une approximation.
Pour le savoir, il faut consulter l’ordinateur de bord qui a fait le cumul des consommations instantanées.
Dans le cas de ma voiture, une 308 SW Peugeot, la consommation instantanée qui tournait autour de 4 à 5 litres
m’a donné pour les 6 premiers mois 4,7 litres au 100km de moyenne générale. Comme je note régulièrement tous mes pleins sur un petit carnet, et que j’ai entendu parler d’une petite tricherie chez un fabricant de voiture concurrent, il m’a été facile de faire le calcul et de me rassurer : ma voiture consomme bien 4,7litres au 100 km en moyenne. Donc le chiffre de 4,7 litres de moyenne générale est fiable.

Oui, mais pour quelle vitesse ? Par chance, l’ordinateur de bord me communique aussi la vitesse moyenne. Celle-ci est plus basse que 60 à l’heure. : 55 km/h C’est plus qu’une moyenne de ville, c’est normal, je roule principalement à la campagne et sur l’autoroute. Mais malgré tout, cette moyenne est largement en dessous de ma vitesse que j’appellerai « opérationnelle »’, celle que j’ai l’impression d’utiliser, c’est à dire 80 sur route, ou 130 sur autoroute. Il y a beaucoup de « pertes ». Autrefois, pour un véhicule roulant jusqu’à 95 km/h, la moyenne était de 65 sans prendre l’autoroute. Ce qui révèle aujourd’hui une réelle augmentation du nombre de ralentissements dans l’ensemble du réseau routier d’où baisse de la moyenne et surement augmentation de la consommation. Car autrefois, le véhicule qui ne faisait « que de la ville » avait une moyenne kilométrique plus basse et une consommation supérieure au véhicule qui ne faisait « que de la route » avec une moyenne kilométrique plus élevée. Pour des calculs plus exacts, on devrait donc avoir tendance à augmenter les moyennes et à baisser les consommations. Mais encore une fois, on reste dans le subjectif.
Et cela ne répond toujours pas à ma question, quelle est la vitesse idéale pour consommer moins?


Et c’est là qu’il faut prendre en considération un nouvel élément, le compte tour que j’ai laissé de côté, et surtout les montées en palier et la vitesse en plateau. (deux éléments liés au compte tour.) Une montée en palier énergivore, et une conduite en plateau économique.

En effet, chaque fois que j’accélère en montant une vitesse (le principe est le même pour les boites automatiques), le compte tour monte jusque vers 2200 pour redescendre après la vitesse suivante à 1200 et ainsi de suite. Et on remarque que l’indice de consommation suit plus ou moins la même courbe de yo-yo, avec une rapide et forte montée. (Due à la demande d’énergie provoquée par l’accélération du véhicule.)

Donc à chaque montée en palier, (vitesse intermédiaire entre deux vitesses) soit je suis avec un compte tour et une consommation trop élevés, soit avec une consommation basse et un compte tour trop bas. Mais en tout état de cause, je suis dans une situation instable, soit avec une consommation trop élevée, soit avec un moteur qui fatigue. Pour me résumer, je dirai que à chaque ralentissement, à chaque arrêt, il y aura une accélération très énergivore qui suivra, et si j’ai une voiture à 6 vitesses, j’aurai 6 paliers énergivores.

D’autre part, de ces trois éléments, pour chacune des 6 vitesses de la boite, deux éléments sont liés et varient mécaniquement en parallèle, la vitesse de la voiture et le compte tour (roues et moteur). Pour la consommation, elle varie indépendamment, liée qu’elle est à l’accélération et aux montées et descentes. C’est ainsi que la consommation peut être de 15 litres à 40 km/h, 3 litres à 60 ou 90 km/h voire de zéro dans une descente d’autoroute à 130km/h

Mais me direz-vous, ces variations de consommations sont prises en compte par l’ordinateur et incluses dans la moyenne. Justement, et c’est là qu’il y a question, l’ordinateur ne me dit pas à quel moment et dans quelle mesure. Pour me dire avec exactitude s’il est plus rentable de rouler à 60 qu’à 120 km/h il faudrait que l’ordinateur ne comptabilise pas ces pics de consommations supplémentaires dues à ces modifications de vitesse. Dans quelle mesure ces variations de vitesse que j’appellerai parasites viennent fausser le calcul approximatif de la différence de consommation moyenne que nous avons fait plus haut? (0,6 litre de moins pour notre premier cas, et 0,3 litre de plus pour le deuxième cas ?.) Tout dépend du nombre de ces variations et nous avons vu qu’elles sont de plus en plus nombreuses dans le contexte du développement actuel du réseau routier.
.
Pendant une dizaine d’années, j’ai été en charge de la surveillance et du contrôle des disques de chauffeurs livreurs PL. Je précise, non en ville ce qui justifierait les nombreux arrêts, mais sur une douzaine de départements. En abscisse les km, en ordonnée la vitesse. Le graphique d’une journée ne ressemblait pas à des dents de scie régulieres mais plutôt à un graphique acoustique avec des arrêts à peine discernables des ralentissements tellement ils étaient rapprochés.

Alors, si vous voulez vraiment savoir l’impact de ces variations de consommations parasites qu’il faudrait enlever pour avoir une moyenne correcte et honnête à retenir, faites un jour l’expérience suivante : sur un long trajet routier de 100 km par exemple, comptez tous les ralentissements et les arrêts, les ronds-points et les ralentisseurs, et si pour chacun vous leur accordez 200m pour le rétablissement de votre vitesse de croisière, vous pourrez facilement obtenir jusqu’à 10 km d’accélération à 10 litres de consommation au 100km/h soit 1 litre supplémentaire, et cela sur ce trajet de 100km seulement, et voyez ce que cela pourrait donner sur 6 mois…

Revenons sur le calcul de nos deux cas de figure plus haut. A 60 km/h, j’aurai consommé 4 litres, (environ car consommation instantanée…) alors que la moyenne générale réelle est de 4,7 sur 6 mois ? Ce n’est pas très probant. Rouler pendant des heures sur autoroute à 130 n’aurait augmenté la moyenne générale que de 0,7 litre ? C’est ne tenir aucun compte de tous les pics de consommation, d’autant plus que je n’ai réussi qu’à remonter ma moyenne à 55 km/h et même pas à 60 km/h ?

Recentrons-nous maintenant sur notre objectif qui est de faire de l’économie de carburant, et donc de faire le plus de km avec le moins de carburant. Par exemple faire 1000 km avec le plein d’un réservoir plutôt que 700km.
En exemple, je vais prendre un trajet avec un plein, 1000 km avec 50 litres, soit Nice Brest ( très théoriquement! Simplement pour avoir une représentation mentale.)
Premier cas, je vais rouler normalement, à 120 de moyenne sur l'autoroute. Je vais mettre 8 heures (8x120=960km)Une bonne journée à rouler, et mon réservoir est vide (4,5 ou 5x100=50 litres consommés).
Deuxième cas, je suis un adepte du rouler lentement, et je vais rouler prudemment à 60 à l'heure.
Une bonne journée à rouler (toujours 8h), mais je n'ai parcouru que 480 ou 500 km, (je suis encore à Lyon ou Macon !)
Est-ce qu'il reste encore assez dans mon réservoir pour faire une deuxième journée sans faire le plein ? Personnellement, je n'ai jamais roulé deux jours consécutifs sans faire le plein. Mais rassurons -nous avec la théorie. La théorie me dit que je n'ai consommé que 4 (litres/100km) x5 (100km)= 20 litres. Mais j'ai une appréhension, un doute avant de me lancer dans cette deuxième journée. Parce que les chiffres de la réalité me suggèrent deux choses différentes : d'abord que ma moyenne générale sur longue durée donnée par mon ordinateur de bord n'est que de 55km/h, et ensuite que ma consommation moyenne sur 6 mois est de 4,7 litres/100km.

Mon premier doute, c'est que pour faire 500 km, si je ne roule qu'à 60km/h j'aurai en réalité besoin de plus de 8h donnée par la théorie. Dans la réalité en effet, une moyenne de 55km/h est obtenue avec une vitesse de croisière de 90 ou 130 km/h. Si je garde les proportions, ma moyenne à rouler à 60km/h serait de 30 à 35km/h. Il me faudrait 15 heures pour arriver à Lyon (500/33=15+), et 30 heures pour Brest. Presque 4 jours....Avec un seul plein ?

Si ma consommation moyenne est en réalité de 4,7 litres sur 6 mois, il n'y a pas une grosse différence avec ma consommation instantanée à 60 km/h (4 litres). Toujours si je garde les proportions, cette consommation devrait doubler pour une vitesse double....si j'en étais à croire encore au postulat que «la consommation est directement proportionnelle à la vitesse ! »

Une dernière réflexion pour finir sur l’impact négatif sur l’écologie provoqué par la décision d’imposer le 80 km/h au lieu du 90 km/h. Maintenant que vous êtes familiarisés avec les notions de vitesse en palier et de vitesse en plateau, vous allez constater que le 80 est le début d’une vitesse palier, limite pour passer de la 4° à la 5° vitesse, avec un compte tour élevé (donc consommation élevée) et que le 90 est le début d’une vitesse en plateau avec un compte tour plus bas (donc avec une consommation plus basse.) La généralisation du principe de l'injection à la place du carburateur a certes amélioré la consommation des moteurs sans pour autant l'annuler. Pour moi et bon nombre d’automobilistes soucieux de leur consommation, le passage au 80 a signé l’abandon de la 5° vitesse, la vitesse de croisière en plateau sur route, synonyme d’économie de carburant.

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MAI REFLEXIONS SUR LA RETRAITE le 25/05/2023

La tendance est sur les restrictions et la sobriété. Reste à savoir ce qu’il faut restreindre.
Depuis 20 ans (au moins) c’est le comptable qui décide au détriment du politique. Chirac supprime l’armée de conscription. Sarkozy supprime des tribunaux d’instance. On continue de supprimer des maternités et des petits hôpitaux, des bureaux de poste etc.…
Ce n’est pas en supprimant du personnel et en délocalisant qu’on a sauvegardé notre industrie. Nous n’avons pas de quoi être fiers aujourd’hui. Ce n’est pas en supprimant des postes et du personnel qu’on sauvegarde nos hôpitaux et notre système de santé, notre Education Nationale et nos institutions éducatives et scientifiques, notre Police et notre système de protection intérieure, notre armée…, et c’est encore moins en enlevant 20 % (4 ans, si on considère une moyenne de 20 ans de retraite -de 60 à 80 ans-) au temps de la retraite qu’on peut prétendre l’avoir sauvegardée. Sur les ruines d’une guerre en 1946 on a établi ce système par répartition, et on ne pourrait pas le maintenir aujourd’hui que nous sommes dans l’opulence?

Par contre en diminuant tous les services publics, on les transfère fatalement au privé, en lui laissant un immense terrain d’enrichissement. Cherchez l’erreur.
Parce que non, je ne veux pas d’une France laissée aux Ehpads privés, à l’éducation discriminée, aux milices privées, et aux autoroutes et transports privés. Il y a cinquante ans, chaque citoyen possédait tout cela en indivision avec l’Etat, je ne veux pas en être privé.Je tiens à un Etat qui nous rende un minimum de services, ceux pour lesquels je le paie avec mes impôts, et je ne crois pas à ceux qui nous promettent des lendemains qui chantent et où l’on rase gratis en payant moins d’impôts. Je n’aime pas quant je sens que l’on achète mon vote.

A l’heure du dérèglement climatique où l’on devrait encourager ceux qui ont le mérite de participer le plus à l’effort à faire pour lutter pour l’avenir de l’humanité, c’est à dire en taxant moins ceux qui gagnent moins (les petits salariés en général) et beaucoup plus ceux qui gagnent plus ( ceux qui veulent travailler plus et plus longtemps en général) parce qu’ils gaspillent plus d’énergie en consommant plus. Car plus on gagne d’argent, plus on a un gros budget de consommation pour des besoins identiques, et donc plus on gaspille de l’énergie. Donc plus on doit payer d’impôts pour la planète. Ce n’est pas que de la justice, mais aussi de la sagesse. Messieurs les riches, pensez à vos petits enfants, payez vos impôts aujourd’hui, c’est le meilleur investissement pour que votre patrimoine puisse servir un jour. A quoi sert une fortune qui part en fumée dans un monde devenu invivable ?
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AVRIL GASPILLAGE CLIMAT RETRAITES le 06/04/2023

L'UTOPIE, OU LA MORT!
«  Depuis que j'ai lu, notamment, de Barbara Ward et René Dubos, Nous n'avons qu'une terre; du club de Rome, Halte à la croissance; de The Ecologist de Londres, Changer ou disparaître; de Barry Commoner, l'Encerclement; de Robert Lattés, Pour une autre croissance etc....j'ai été véritablement saisi à la gorge par les perspectives ainsi évoquées : effondrement total et inéluctable de notre civilisation au cours du prochain siècle…..si se prolongent les actuelles croissances exponentielles (à intérêts composés) de la population et de la production indus­trielle....
Je comprends déjà mal que le club de Rome, émanant de diri­geants de l'économie capitaliste, mais aussi d'économistes et de savants, s'abstienne d'indiquer plus nettement les conséquences sociales et politiques qui peuvent déjà se déduire de ses prévisions. Les naturalistes anglais du groupe « Ecologist », des scientifiques, auraient dû être plus hardis sur ce terrain. Si Ward et Dubos plaident mieux la cause des pays pauvres, aucun de ces auteurs n'appelle par leurs noms les responsables du drame effroyable qui s'annonce : il le faut pourtant. Pour la première fois dans l'histoire, les plus intelligents des représentants du capitalisme avouent publiquement qu'ils nous mènent à une toute proche catastrophe : il nous faut donc chercher comment sortir vite du système. Car jamais une société humaine n'a perdu, au même point que la nôtre, le contrôle de sa démographie, de sa technolo­gie, de son modèle de consommation…..

LES DERNIÈRES DÉCENNIES DE LA SOCIÉTÉ DE GASPILLAGE

2. Croissance illimitée : risque d'effondrement total, nous dit le club de Rome.
Halte à la croissance , dit le titre français du rapport du club de Rome, plus brutal et moins exact que le titre anglais, les Limites à la croissance. Le groupe d'économistes et de savants qui a éla­boré ce document a cherché à tenir compte des implications pour l'avenir de l'écosystème mondial : « de cinq tendances fondamen­tales qui sont d'intérêt universel — l'industrialisation accélérée, la croissance rapide de la population, la très large étendue de la malnutrition, l'épuisement des ressources naturelles non renou­velables et la dégradation de l'environnement ». Ils ont recherché l'évolution de ces tendances, leurs imbrications, les conséquences de leurs interactions, à l'aide de modèles mathématiques et de puissants ordinateurs.
Certes ils reconnaissent leur modèle « imparfait, schématique et incomplet ». Et cependant ils n'hésitent pas à nous avertir que : « Le comportement du monde que, dans ses structures profondes, simule le modèle, ne nous semble pas devoir être remis en question, quelles que soient les améliorations qui seront ultérieurement apportées aux données d'entrée... Néanmoins la grande majorité des hommes politiques semble vouloir s'obstiner à prendre des décisions allant à l'encontre des évidences. »
Les voici donc bien assurés de leurs conclusions, dont l'essentiel est que la croissance illimitée, exponentielle, donc toujours plus rapide, de la population et de la production industrielle, deviendra vite impossible, dans notre planète, qui est un monde fini. Ce qui me paraît incontestable, même avant d'avoir « consulté » les ordinateurs — qui répondent d'après les données transmises! Notre vaisseau spatial, lancé dans l'Univers, est soumis par lui à un véritable blocus et ne peut raisonnablement espérer être secouru par une autre vaisseau spatial.

LES DERNIÈRES DÉCENNIES DE LA SOCIÉTÉ DE GASPILLAGE

….Les hommes ne sont pas des anges, et bien des techniciens trop spécialisés s'apparentent aux apprentis sorciers. L'écosys­tème mondial commence seulement à nous apparaître dans toute sa complexité, et nous voulons dominer la nature, au lieu de cher­cher à nous associer à elle, pour en tirer le plus possible certes, mais aussi en la respectant assez pour qu'elle serve encore les générations futures. Ce ne sera pas si commode qu'on le pensait jusqu'ici.
L'eau douce elle-même va manquer dans nombre de pays, si la courbe actuelle d'explosion démographique, d'urbanisation et d'industrialisation prolonge au même rythme la croissance des besoins, qui doublent tous les 15 ans. Déjà des orangeraies du camp Bon en Tunisie sont privées d'eau, au bénéfice des piscines pour touristes, qu'il eût pourtant été facile d'alimenter d'eau de la mer toute proche. La Chine fournit d'eau Hong-Kong, le Canada en cède aux États-Unis; on y projette une canalisation de 100 milliards de dollars; qu'ils fassent des contrats annuels, ils la vendront de plus en plus cher ! « 
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Ces pages qui décrivent les limites de la croissance, la nécessité de contrôler notre population , l’obligation de ne pas gaspiller l’eau potable n’ont pas été écrite sous la pression des tendances actuelles. Ces pages ont été écrites il y a un demi siècle, en 1973, 50 ans exactement, par Renè Dumont, ingénieur agronome de renommée mondiale.
Pourquoi n’a t’on pas commencé à en tirer des leçons pratiques ? Il se trouve que cette date correspond aussi au premier choc pétrolier. On aurait pu en profiter pour modifier profondément notre mode de vie, nos modes de production, notre organisation sociale. Il n’en a rien été parce que le monde politique n’est que l’émanation du monde économique, dont l’unique but n’est, comme chacun sait, que de produire de l’argent, et que pour tout un chacun, rien n’est plus dur que de changer d’habitude, même mauvaise, surtout si tout le monde le fait.
Un petit parallèle avec la crise actuelle produite par l’absence de dialogue et la posture du gouvernement sur la réforme des retraites. Pourquoi, alors que la majorité du pays s’accorde à refuser la réforme telle qu’elle est présentée, le gouvernement s’obstine -t’il à vouloir l’imposer ?
Les réflexions de Bernard Cazeneuve sur France Inter hier matin en donnent quelques clefs de compréhension. D’abord parce que trop souvent les décisions du gouvernement sont guidées par un souci de préservation de l’électorat. Si un gouvernement est élu sur la base d’une réforme des retraites, de la baisse des impôts, de la reprise économique...on aboutit fatalement à devoir gérer les comptes publics en restreignant nombres de postes de fonctionnements publics comme la santé, l’école, la police etc...et les retraites. Soit dit en passant, comment peut-on prétendre sauvegarder la retraite par répartition en l’amputant délibérément de deux années, réitérant par là ce qui avait déjà été initié par un gouvernement précédent, et en laissant entendre qu’il serait possible d’enlever encore 3 années supplémentaires comme c’est le cas dans d’autres pays européens ??? On ne sauvegarde pas une retraite en la remplaçant par une demi-retraite !

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MARS Réforme des retraites le 03/03/2023

Contre le report d'âge obligatoire pour tous

Selon l’INSEE que je viens de consulter sur internet, sur les 68 Millions que nous sommes, 20 M ont moins de 25 ans, et 18 M plus de 60 ans.
Les 20-24ans représentent 4M et les 55-59 ans représentent 4,4 M.

Je vais tirer ma réflexions non des chiffres, des statistiques, de la comptabilité, etc. que j’ignore dans le détail et dont en plus je n’ai pas besoin. Du bons sens, et de mon expérience personnelle, oui,parce que cela commence à me fatiguer de toujours capituler devant les opinions d’autrui.

D'abord je constate que l’économie tourne toujours, bien c'est autre chose, malgré la guerre en Ukraine et les problèmes d’approvisionnement énergétique. Il y a bien entendu quelques petits ratés, mais l’ensemble ronronne, grâce au travail de ceux qui actuellement travaillent, car pour ma part je suis retraité depuis 20 ans déjà. Des choix et des réajustements sont fait en fonction de nos contraintes économiques.

Comme malheureusement chacun d’entre nous veut toujours plus d'argent et de pouvoir, ce sont toujours ceux qui tiennent le manche, les décideurs qui décident, comme dirait La Palisse. Et les décideurs n’ont pas les problèmes des petites ou moyennes gens que nous sommes, que je suis.


L’objectif des décideurs n’est pas que tous les Français mangent à leur faim, deviennent propriétaires de leur logement pour leur retraite, et restent en bonne santé le plus longtemps possible. Leur objectif est de gagner toujours plus d’argent. Et cela va l’encontre de l’intérêt de chacun.

Faisons d'abord travailler les jeunes (4M) qui ne demandent qu’à travailler, au lieu de les balader au chômage comme je l’ai été, de petits boulots en CDD en attendant qu’ils prennent de la bouteille et qu’on les prenne au sérieux.

Faisons ensuite travailler les seniors (4,4M), et arrêtons notre hypocrisie sociale en jetant les seniors à partir de 55 ans, comme je l’ai été à 58 ans , alors qu’il me restait encore 5 ans à cotiser pour arriver à mes 40 annuités….

Donc j’aurai dû travailler jusqu’à 63 ans. Simplement parce que je n’ai pas eu la chance de commencer à cotiser à 16 ans. Mais faire des études au lieu d’aller travailler est-ce partir en vacances ? Non bien entendu. Je crois même qu’il faut plus de courage. Encore une hypocrisie de considérer les études comme une parenthèse dans la vie des gens. A l’age ou mes amis d’enfance restés au pays construisaient leur maison à la trentaine, en ayant accumulé économies et expérience professionnelle, j’arrivai péniblement à me stabiliser dans un CDI qui était un peu mieux qu’un simple job alimentaire. Il faut dire que j’ai toujours écouté les préconisations de la société à l’époque. BAC et études classiques, puis reconversion dans le technique, et puisque avant il avait bien fallu gagner de l’argent pour vivre, la possibilité de passer un DUT n’est arrivée qu’à 26 ans. Avec les cours du soir au CNAM et une reconversion dans l’informatique à 39 ans, j’ai pu enfin connaître 5 ou 6 années de vrai travail épanouissant à partir de 42 ans lorsque je devins vraiment opérationnel sur IBM.

Et puis, parce que j’ai pris des décisions que je ne regrette pas, j’ai connu la mise à l’écart, la mise au placard pendant les dix dernières années de ma vie professionnelle, le gaspillage de main d’œuvre, quoi !

Lorsqu’il a fallu établir le dossier de ma retraite, je me suis rendu compte que pas moins d’une trentaine de patrons avaient cotisé pour ma retraite ! Imaginez les lettres de motivation, les curriculum, les entretiens...Chaque fois que quelqu’un parle dans les médias sur ce sujet, j’ai l’impression d’avoir fait tout ce qu’il fallait pour ne pas accepter le chômage, accepter les préconisations patronales de formation et pourtant d’avoir vécu une exception. Je ne suis pas pauvre, mais je n’ai pas de Rollex, pas avec 1600€ de retraite.

Une dernière chose à propos de l’âge de départ. La seule chose que nous avons tous en commun, c’est l’âge et la santé. Nous sommes tous égaux devant la mort. Et rien ne sert de mettre en place le grand principe de la pénibilité du travail. Pourquoi vouloir abolir les régimes particuliers de retraite pour les remplacer par un régime unique de retraite avec des aménagements spéciaux ? Je n’ai jamais rien vu de pire que des décisions de bon principe avec des applications spéciales qui finissaient immanquablement par donner un résultat contraire.

Il y a ceux qui sont au bout du rouleau à 60 ans, et ceux qui ne demandent qu’à travailler à leur compte encore de longues années. Comment concilier la liberté et l’égalité ? Il existe un troisième volet à notre devise, la fraternité. Je suis sûr qu’en confiant cette question à l’Intelligence artificielle, celle-ci, républicaine et démocratique, nous proposera de tout mettre dans un pot commun et de tout partager. Peut être pas d’une façon totalement mathématique, mais en gardant un lien avec les cotisations. Faudra-t’il la raison numérique pour que les plus riches acceptent de ne pas toucher une retraite calculée sur le même principe que ceux qui n’arrivent même pas à boucler leur fin de mois ?

Personne n’a jamais payé son assurance voiture pour avoir le droit de prendre des risques sur la route. Quant à moi, chaque fois que j'ai cherché du travail, c'était pour gagner ma vie et pas tellement pour cotiser à ma retraite, mais j'ai toujours cotisé. Si donc je généralise à partir de ma seule expérience personnelle, je peux dire que si le patronat avait joué le jeu (5 années en plus de cotisations sur 40 ), il n’y aurait pas besoin de reforme des retraites jusqu'à 64 ans.

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FEVRIER Fait divers: accident Pierre Palmade le 26/02/2023

Réflexions sur un fait divers.

Depuis une semaine, un fait divers fait la une des médias. Un simple accident de la circulation impliquant un conducteur drogué emboutissant une voiture en sens inverse, avec pour bilan la mort d’un bébé qui allait bientôt naître. On n’en parlerait pas si ce n’est que ce chauffard criminel est un humoriste connu , Pierre Palmade. Mon intention dans cette réflexion n’est pas de rajouter de la douleur à la douleur, du côtés des deux familles impliquées. La famille victime et endeuillée d'abord qui n'y est pour rien, et la famille coupable, (un peu quand même, ne soyons pas toujours irresponsables et schizophrènes).

Mr Palmade il y a quarante ans aurait joué sa tête, sur l’échafaud. Il risque aujourd’hui quelques années de prison .

Si j’avais encore le goût de faire de l’humour, je dirais que Palmade roulait trop vite, et qu’il aurait du rouler à 70 km/h. Je n’en suis plus là, une chose m’agace au plus haut point, c’est la démission des pouvoirs publics en ce qui concerne la sécurité sur la route. Il est en effet plus facile et plus commode pour l’Administration avec un grand A de tout reporter sur le classique et facile bouc émissaire responsable des morts sur la route, j'ai nommé la Vitesse avec un grand V, non comme Victoire, mais comme Vénal. Pourquoi vénal ?

Parce que au cas ou vous ne l’auriez pas remarqué, la route est devenue un business comme un autre, avec ses entreprises de travaux soit-disant publics, ses autoroutes aujourd’hui privatisées, et son service d’ordre déjà sous-traité par les GAFA. J’exagère à peine, mais c’est ce qui se profile à l’horizon avec notre expérience de vingt années de radars, (on a échappé aux portiques, aux éthylotests portatifs obligatoires, aux phares en plein soleil…) avec les voitures radars pour nourrir le nouveau poste budgétaire des impôts-amendes (nouveau parce que d’anecdotique il va devenir incontournable) et avec bientôt la surveillance par satellite.

Où était le bon temps ou celui qui n’avait pas la conscience tranquille craignait de voir se profiler à l’horizon nos motards, les anges gardiens de la route ? Arche Sofias o Theou Fobos disait un proverbe grec., autrement dit : la crainte du gendarme est le début de la Sagesse.
Aujourd’hui, c’est avec la peur au ventre que chacun prend le volant de sa voiture, en se demandant s'il rentrera le soir sans être tombé dans un radar-piège.
Certains handicapés comme moi déplorons de plus la multiplication des casse-vitesses , coussins berlinois, etc...systématiques dans chaque agglomération, punis que nous sommes dans notre chair pour les excès de vitesse d’autrui que l’Administration est incapable ou n’a pas les moyens de réprimer. Mais qui s’en soucie ! Qu’un professeur essaie un jour de donner une punition collective à sa classe, et vous verrez le scandale national au journal télévisé du soir !

Tout semble donc fait pour déresponsabiliser le conducteur, qui est pourtant l'acteur principal dans la circulation routière.On ne fait plus appel à lui. L'Administration se substitue à lui. Le conducteur n'a plus à juger de la vitesse, elle lui est imposée. Le panneau indicateur est devenu une injonction obligatoire. La liberté de doubler un véhicule lent lui est retirée dans la pratique. Et non seulement on ne fait plus appel à sa responsabilité, mais l'Administration oblige carrément sa raison à démissionner. En effet, lorsqu'il est fait appel à sa responsabilité de décision par exemple, c'est parce que les consignes de développement du territoire ont mis en place sur la route une imprévisibilité dangereuse pour l'inciter à ralentir, avec des priorités à droite aléatoires ou des inversions de priorité.(Stop sur une route principale toute droite et priorité à la route secondaire, engagement à gauche sur un rond-point qui doivent se prendre tous à droite, voie en agglomération carrément obstruée avec obligation de s'engager à contre-sens...) Toutes choses qui sous couvert de réveiller l'attention du conducteur et le faire ralentir l'induisent en erreur, et viennent en contre-indication grave au seul caractère nécessaire et obligatoire à la sécurité routière, le caractère de prévisibilité. Plus les choses sont simples et prévisibles, plus les accidents sont évitables, plus les choses sont compliquées et imprévisibles, plus l'accident sera inévitable. (On est d'ailleurs loin du compte avec notre Code de la route niveau BAC + 3 !!!)


Dans ce tableau noir, je n’ai pas encore fait état du coté sombre de l’insécurité provenant de la construction de la voiture elle-même depuis ces dix dernières années.
Bien sûr il y a eu un progrès indéniable dans la sécurité automobile due à l’étude de sa structure et aux crashs test, et il y a eu aussi un réel progrès dans l’économie de consommation de carburant. C’est la raison pour laquelle, alors qu’il y a 10 ou 20 fois plus de voitures qu’il y a quarante ans, il y a 10 fois moins de morts.

Mais cette 'évolution de la construction automobile a toujours eu lieu dans le sens d'une meilleure économie pour le constructeur, avec une régression nette pour la maintenance et les réparations. C’est à dire bonus pour le constructeur, malus pour le client. De plus, avec l'arrivée du numérique, aucune étude de sécurité n'a été menée. C'est aveuglément, pour des raisons purement commerciales que les choix ont été menés. C'est ainsi que, sans aucun contrôle de l'état, tous les véhicules sont maintenant équipés d'un écran tactile avec lequel le conducteur a la possibilité de dialoguer avec son ordinateur de bord. Chaque conducteur peut donc maintenant se brancher sur internet, répondre au téléphone, interroger son GPS, décider de sa playlist, ou choisir sa radio préférée sur son écran de bord, tout cela à 130 sur l'autoroute. Le message est clair, la voiture est votre deuxième bureau nomade.

Il y avait déjà des écrans avant me direz-vous. Oui, indicateur de vitesse, compte-tour, témoin de chauffe...La grosse différence avec ces écrans, c'est que cet écran numérique multifonction est tactile et interactif, positionné de plus au centre du tableau de bord. Il nécessite l'action de la main droite sur un endroit très précis, et cela après un temps de latence de quelques secondes nécessaire à une lecture obligatoire. Et à 130 km/h un véhicule parcourt 100m en 3secondes et encore 50m à 60km/h. Combien de morts faudra-t'il pour que l'on mette les garde-fous nécessaires, empêchant par exemple son utilisation en pleine vitesse, ou alors uniquement par le passager, et tout cela sans aucun surcoût de production ?
Et que dire du fleuron de la technologie d'Elon Musk, la Tesla ? Sur son tableau de bord sont disposés deux éléments, le volant à gauche et un bel écran sur un socle au milieu. C'est tout. Je n'ai pas fait d'études d'ergonomie ou de sécurité, mais en tant que passager je me vois en train de devoir adresser la parole au conducteur: « regardes la route et arrêtes de tripoter la télé !»

Dernière réflexion sur l'incident Palmade. Je veux parler de l'effet pervers des assurances. Ce qui au départ était louable, l'obligation pour tout conducteur de contracter une assurance, a petit à petit fait perdre beaucoup de responsabilité au conducteur. Lorsque l'assurance ne remboursait pas ou peu en cas de responsabilité, le porte-monnaie inculquait beaucoup plus de prudence. Mais si l'assurance rembourse dans tous les cas, la tendance est fatalement au relâchement. Combien de fois ai-je entendu dans ma vie d'automobiliste: « je m'en f....je suis assuré ! »


Voilà la raison de toutes ces prises de risque en voiture des jeunes et des moins jeunes, qui commence avec le téléphone au volant, l'insouciance, l'alcool, la drogue. Et la société ne donne pas un message clair là-dessus. Au tout au moins je ne le perçois pas. Et il ne servira à rien de jouer la répression à la manière des talibans, zéro téléphone, zéro alcool, vitesse ridiculement contrôlée, voiture avec siège éjectable et tout ce qu'on voudra inventer.....

Le message doit être clair, c'est celui de la liberté, sans laquelle il n'y a pas de responsabilité, et qui dit responsabilité dit sanction. Sur la route, comme dans la vie, on devrait être libre avant, sanctionné après. Bien conduire comme bien se conduire. Education et pédagogie au lieu de coercition et gaspillage. Mais l'Etat veut-il s'en donner les moyens ? Ne baisse-t'il pas les bras année après année ? Ou faut-il se résigner à penser que les motivations concourant à la sécurité routière ne sont pas aussi avouables qu'on veut bien les présenter ?
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Coronavirus, apprentissage du retour à l'essentiel pour survivre. le 28/04/2020

Le ciel est couvert aujourd’hui, mais la pluie n’était pas au rendez-vous cette nuit. Elle est restée dans le midi de la France. Les nouvelles sont toujours aussi sombres à la radio, mais le gouvernement va prendre la parole pour mettre en place le déconfinement pour le 11 mai. Encore 15 jours à tenir pour notre population française de citadins en prison dans leurs maisons empilées les unes sur les autres.

Après la guerre, du temps de ma jeunesse, le temps était à la reconstruction de la France, et on a vu pousser comme des champignons les immeubles en béton, les HLM et toutes les cités, les quartiers, les banlieues. Du fond de notre Savoie paysanne, je me souviens que, curieux et attristés, on appelait ces bâtiments des « cages à lapins ». Comment pouvait-on vivre là-dedans ?

Déjà à l’époque, la publicité, l’idéologie dominante faisait son œuvre sournoise. C’est avec du recul que je peux écrire çà aujourd’hui, mais c’est bien la réalité. Et non, ce n’était pas une sorte de volonté unique et cachée, une sorte de grand complot issu de certains esprits faibles et ignorants d’aujourd’hui. C’était simplement l’idéologie qui dominait, partagée par une majorité. Pourquoi la chanson « La Montagne » est-elle toujours aussi poignante  à écouter ? L’avenir était dans le formica, le ciné, la voiture, le confort domestique. Mais comme dans la fable de La Fontaine « Le Chien et le Loup », il y a eu un prix à payer, très cher. Celui de notre liberté, notre responsabilité, en un mot, notre humanité. De citoyens, nous sommes devenus consommateurs.

Je ne peux que souhaiter que cette catastrophe planétaire de la pandémie nous aide à revenir, je n’écrirai pas « à nos fondamentaux » que je trouve trop connoté économiquement, mais aux valeurs essentielles de l’humain, que nos convoitises, nos lâchetés, notre conformisme ont petit à petit abandonnées.

Le coronavirus n’est pas un problème à quoi il faudra trouver une solution, mais comme l’a si bien décrit Pablo Servigne dans « Comment tout peut s’effondrer » à propos du climat, c’est un « predicament», notion anglaise dont nous n’avons pas l’équivalent, nous autres cartésiens, c’est un « emmerd...ment » dont il nous faudra tenir compte. Comme tout le monde actuellement dans les médias le dit, il faudra faire avec. Et c’est cela l’après covid-19.

Que sont donc ces valeurs essentielles ? Je ne parlerai ni philosophie, ni religion, peut-être une autre fois. Simplement économie. De quoi avons-nous besoin ? Par ordre d’importance . 1 -Nous nourrir. Bio, agriculture industrielle, pesticides. 2- Nous vêtir. C’est presque gratuit, fournisseurs étrangers, la mode. 3-Nous soigner. Hôpitaux, laboratoires pharmaceutiques. 4-Nous protéger du climat. Le bâtiment, lotissements, immeubles. 5-Nous déplacer. Voitures, vélos,infrastructures routières, trains, bus, avions. Et enfin 6- Nous divertir. « Panem et circences ». Nourrir l’esprit. Mais seulement quand les autres besoins auront été satisfaits, car « ventre affamé n’a pas d’oreille. » Cinéma, musique, théâtre, sports, littérature…. On a fait le tour.

C’est une autre présentation des secteurs d’activités classiquement étiquetés « primaire, secondaire, tertiaire. »

J’ai changé la place de « nous soigner » dans le classement de présentation de ces besoins, mais je ne suis toujours pas satisfait de sa position. Je l’avais initialement placé en avant dernière position, dans un souci de présentation fonctionnelle, mais faut-il le mettre en première position ? De toute évidence, elle a une place capitale. A quoi sert tout le reste, si c’est pour perdre la vie ?
J’aurai pu aussi rajouter « nous perpetuer » après nous soigner, pour intégrer le secteur de l’éducation, l’importance de la famille et de nos enfants. Je l’ai omis pour ne parler que des besoins primaires de l’homme adulte.

Et c’est bien à ce retour à l’essentiel que le confinement nous fait revenir de force. Voilà pourquoi çà ne pourra pas recommencer comme avant, ou tout au moins je l’espère ardemment.

On se rend compte en effet qu’il y a des secteurs d’activité indispensables, maintenus pendant ce confinement, d’autres importants, d’autres nécessaires, d’autres inutiles, et d’autres parasites.

Alors même s’il est coutume de dire que chacun a sa place dans la chaîne de l’économie, certains y ont plus leur place, et d’autres moins.

Et l’importance qui leur est donnée financièrement n’est pas du tout corrélée à leur importance réelle pour chacun de nous. Elle est inversement proportionnelle. Toujours dans l’ordre de mon classement, 1- pour la nourriture, activité subventionnée, beaucoup de suicides chez nos paysans, 2-pour le vêtement, le textile est assuré par nos esclaves étrangers, 3-pour les soins, le secteur de la santé réclame plus de moyens,4- pour la maison, le bâtiment se porte encore bien, 5-pour les déplacements, autoroutes TGV voitures et avions nourrissent grassement leurs actionnaires, et quant au 6- divertissement, les nouvelles technologies du numérique, le show biz et le monde du sport portent à elles seules la majorité des rêves des jeunes pour y faire fortune. Donc, ce qui rapporte le plus d’argent, c’est ce qui est le moins nécessaire.

De citoyens, nous étions devenus consommateurs, prenons garde de devenir esclaves devant nos écrans adorés, dans une France ou enfin les territoires obéiront aux règles édictées par une administration soumise non aux besoins et aspirations de chacun mais aux lois du profit pour quelques uns.

Une chance nous est donnée aujourd’hui de remettre enfin en question notre mode de fonctionnement, notre « way of life », une chance de renverser la pyramide. La terre nourricière est fragile, limitée. Ce devrait être le point de départ de notre réflexion avant que la disparition des insectes des abeilles des oiseaux des poissons nous oblige à manger nos bitcoins en randonnant sur les sentiers du Mont-Blanc rebaptisé le Mont-Gris, pour essayer d’y respirer encore un zeste d’air plus frais et moins pollué.

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L'hiver est mort. le 11/04/2020

Vendredi saint confiné.
J’essaie de prendre quelques notes pour fixer mes réflexions tout en écoutant d’une oreille distraite les émissions de France Inter. Dans 6 jours çà fera un mois de confinement. Je me dis que jamais mes propres réflexions n’ont été aussi en accord, et même en avance, sur les préoccupations et les idées qui sont actuellement relayées par les médias.

Cela a commencé dès l’arrivée de l’épidémie en Italie en Février. Nous étions en vacances à Flumet, et nous avons appris les premiers cas d’un touriste anglais aux Contamines et du maire de Sillingy. J’ai eu pour ma part une grippe de quelques jours, rhume et petite fièvre d’un jour ou deux. Début d’inquiétude en raison d’un contact avec des neveux et nièces qui auraient pu avoir un contact professionnel avec des collègues originaires de ce village de Sillingy. Vu mon âge et mes antécédents de santé, cette grippe peut très bien m’être fatale. Avant les consignes du confinement, le 16 mars, nous avons pris la décision d’annuler un séjour collectif de raquettes à La Clusaz. On comptait les jours. 15 jours sont passés. Ouf, sorti d’affaire ! Puis Macron a pris la parole, mais pourquoi n’a t’il jamais prononcé le mot « mort » dans son premier discours ? Pour moi, il était évident qu’une troisième « drôle de guerre » mondiale était en train d’éclater. Nous étions donc tous les petits soldats dont la principale action consistait à éviter de tomber sous les coups de cet ennemi invisible, sournois et mondial, pour que nos structures hospitalières puissent nous soigner tous à tour de rôle, sans être engorgées et saturées, évitant ainsi des milliers de morts.

Devant la tournure internationale que prenait ces événements, une autre idée commençait à émerger dans mon esprit. Et si cette pandémie était une chance pour l’humanité ? Une occasion de remettre en question son mode de vie, son économie dévastatrice pour notre avenir, l’avenir de toute l’humanité, j’allais écrire pour l’avenir de notre planète, mais cette expression est tellement utilisée à tort et à travers qu’elle ne veut déjà plus rien dire...Déjà, les souvenirs s’en vont, aussi, je les mets par écrit. Il fait beau aujourd’hui, depuis le mois de février, en fait. Tout le monde est comptant. Moi pas forcément, parce qu’un beau temps prolongé signifie début de sécheresse. Ce matin il faisait 8 degrés en me levant, une bonne température pour la majorité de mes concitoyens citadins, et la météo nous annonce une température estivale, qui baissera la semaine prochaine. Comme chaque année depuis une quarantaine d’année, je retourne mon jardin qui assure mon approvisionnement en légumes et fruits pour l’année. J’arrose donc mes jeunes pousses en utilisant l’eau de mon puits. Mais une sécheresse après une épidémie, cela peut faire beaucoup de dégâts, et cela s’est déjà vu dans l’histoire. Et la préfecture a déjà mis en place quelques restrictions.

J’ai parlé de souvenirs à propos du temps qu’il fait. Je repense à ma jeunesse insouciante mais industrieuse et responsable à la ferme familiale. Comme j’étais interne pendant toutes mes études secondaires, je revenais aux grandes vacances, à Noël et à Pâques participer à la vie familiale et à tous ses travaux suivant les saisons. La méteo n’existait pas, ou peu à la radio. Connaître le temps qu’il allait faire était primordial, un coup d’œil à l’état du ciel, un petit tapotement amical sur le baromètre en bonne place à la cuisine, un regard sur le thermomètre accroché sur la façade nord de notre grande bâtisse, et nous connaissions le temps de la journée voire du lendemain. Pendant toute mon enfance et quatre mois par an pour mon adolescence, j’ai vécu la vie de paysan à la ferme. Je me souviens du record de chaleur au plus fort de canicules d’été, en juillet pour les fenaisons ou en août pour les moissons, le thermomètre avait marqué 27 degrés. Je ne me souviens pas l’avoir vu dépasser cette température.

Je mets en relation un autre souvenir, quelques années plus tard. J’avais repris des études, et à l’occasion de contacts avec la secte Moon, j’avais été invité avec une quarantaine d’étudiants français de fin d’études à un séminaire dans l’état de New York dans l’été 1974, le mois ou Nixon donna sa démission suite au Watergate. En faisant nos préparatifs avant de partir, on avait plaisanté, ce n’était pas la peine d’emmener une canadienne, c’était la canicule à New York. Mais pas de soucis, il paraît que tout était climatisé. De fait, à la descente d’avion, le thermomètre annonçait 30 degrés, mais l’aéroport était climatisé, les bus et les voitures aussi. Ma première expérience de vraie canicule.

Alors que dire aujourd’hui ? La météo nous annonce 25 degrés ce 10 avril. (Précision, il fait 27 ce soir vers 18h) Les dernières gelées se situaient traditionnellement autrefois aux « saints de glace », du 11 au 13 mai. Cette année on peut situer ces dernières gelées fin mars, période qui a vu geler mes pieds de kiwi et ma glycine en bourgeons fleuris. Le printemps a pris un mois et demi d’avance. On peut penser que l’hiver a pris de même un mois et demi de retard, ce qui est facilement corroboré par le constat de la mauvaise saison d’enneigement dans les stations de sport d’hiver. Voir des jeunes se promener en tee-shirt en plein mois de février dans une station de moyenne montagne comme Megève à l’occasion d’un temps exceptionnellement doux cette année, n’est pas obligatoirement une raison de se réjouir. Un mois et demi d’avance plus un mois et demi de retard, çà fait trois mois. Les trois mois d’hiver.

L’hiver est mort.

2020, l’année du coronavirus, a aussi sonné le glas de l’hiver dans nos régions tempérées, tel que célébré par Vivaldi. Exit les quatre saisons. Ces saisons seront-elles remplacées par une saison chaude et sèche, et une saison froide et humide ? L’avenir nous le dira. Mais je crois qu’il faut tout faire, une révolution mondiale s’impose, pour qu’enfin on puisse réagir devant les prévisions pessimiste du rapport Meadows remis au Cercle de Rome en 1970 constatant les limites de l’expansion économique, et enfin du Giec depuis déjà 25 ans. Nous avons dépassé le stade de la prévision pour entrer dans celui du constat aujourd’hui. A nous de limiter les dégâts, pour nos petits enfants. Riches ou pauvres.
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